Dîner with Reiko [Terminé]

Étant donné que Reiko avait accepté son rendez-vous (entretien ?) au restaurant, Kato avait réservé dans un restaurant français plutôt chic puis avait prévenu la jeune femme par un mot dans son bureau. Un établissement qui lui aurait paru beaucoup trop BCBG il y a encore quelques années lui était maintenant accessible. Grâce à sa situation mais également son compte en banque. C'était d'ailleurs étrange de ne plus avoir d'appels répétitifs de son banquier pour lui rappeler qu'il était à découvert.

Un serveur le plaça rapidement à sa table. La première chose que Kato remarqua, c'est qu'il n'y avait pas de cendrier. Après tout, ça ne se faisait peut être pas de fumer dans un restaurant comme celui-là. Il soupira de frustration et commença à pianoter du bout des doigts sur la nappe blanche. Immaculée, évidemment.

Il se sentait mal à l'aise finalement. Cet endroit était bien trop chicos et il n'avait qu'une hâte, c'est que son invitée arrive rapidement pour le distraire de cet environnement de...

*Restons poli*

" Bonsoir Asano-san. "

Lorsque Kato aperçut Reiko, il ne pu s'empêcher de lui rendre son sourire. Il se leva et tira sa chaise de façon à ce qu'elle puisse s'asseoir. D'où sortait-il ce geste ? Pas le moindre idée, voilà ce qu'il aurait répondu. D'un film peut être. En tout cas, ça faisait vieux. Il alla donc se rasseoir en soupirant.

"Vous êtes en beauté ce soir. Pas que vous ne le soyez pas en temps normal, cela va sans dire. Enfin..."

Kato secoua la tête, résigné. Il n'était décidément pas fait pour ce genre de chose. Pendant quelques instants, il resta là, à regarder Reiko. A dire vrai, il n'avait jamais vraiment eu de rendez-vous au restaurant ou quoi que ce soit de ce genre. Il se racla donc la gorge et commença, avec un léger sourire :

"Alors, tout se passe bien avec les élèves ? Je dois reconnaître que je n'en ai pas croisé beaucoup cependant, il semble y avoir du travail. Il serait plus que temps de recruter un peu plus de personnel. Mais bon... Il faut dire que je n'ai pas la renommée de mon père. Ce n'est donc pas vraiment évident."

" J'en ai rencontrée quelques uns. Donc
une jeune fille... Himeko Akira. Elle a pas un caractère très facile.
Elle est du genre solitaire, à se foutre de tout. Mais elle a aussi des
faiblesses. Je pense qu'elle va bien s'intégrer ici, ce n'est pas une
mauvaise fille. C'est juste qu'elle est maladroite. "

Kato ne pu s'empêcher de sourire amèrement.

"Nous accomplissons le travail de leur parent. Ces jeunes ont tellement besoin d'aide et les gens n'en n'ont absolument rien à faire. J'avoue que je suis encore perplexe sur notre vrai rôle auprès de ces adolescents mais..."

Le serveur arriva à ce moment là et Kato soupira. Il refusa d'un signe de tête la carte et commanda un whisky sans glace. Restaurant français ou pas, tout les établissements devaient avoir ce genre d'apéritif. Enfin, tout du moins, ce genre d'établissement hors de prix. Le serveur repartit, un petit sourire crispé aux lèvres.

" C'est vrai que nous manquons de
personnel. Mais ça ne saurait tarder. Vous savez le bouche-à-oreille
fonctionne très bien. Et puis... Vous vous ferez votre propre renommé
Asano-san. J'ai accueillit le professeur d'Anglais, Makoto-san. C'est
une femme vraiment charmante. Elle a l'apparence fragile mais je ne
doute pas une seule seconde de sa force d'esprit."

"Hum... Il faudrait que je la rencontre. J'avoue ne pas assumer toutes mes fonctions de directeur mais ça me paraît vraiment impoli de ne pas recevoir un tout nouveau professeur. Pour ma part, je n'ai rencontré que deux élèves pour l'instant et ça semble bien s'être passé."

Le serveur revint avec leur verre. Il servit Reiko puis Kato. Pour ce dernier, l'attitude du serveur semblait fausse. En même temps, ça ne devait être qu'un gagne pain pour lui mais ce sourire...

"Certaines personnes semblent avoir des problèmes de comportement hormis nos charmants pensionnaires", dit-il en désignant le serveur d'un signe de tête.

Il attrapa son verre et se délecta du liquide ambré. Certes, c'était de l'excellent whisky, il devait au moins reconnaître cela.

Le directeur et elle parlaient boulot, il était normal d'échanger leurs points de vue et leurs rencontres respectives. Mais autour d'une table, et notamment celle ci, cela faisait quelque peu étrange. Reiko voulait en savoir plus sur Asano. Que faisait il avant d'être le directeur de l'institut? Quel était son caractère? Avait il une petite amie? Reiko ne cessait de lui sourire mais ne le voyait que flou, trop concentrée sur ses pensées. Elle revint à elle lorsque le serveur revint de nouveau. Il servit le verre de Reiko en premier, galanterie oblige, et elle le remercia chaleureusement. Ce qui n'était pas le cas d'Asano. Le serveur et lui ne semblaient pas s'apprécier.

"Certaines personnes semblent avoir des
problèmes de comportement hormis nos charmants pensionnaires"

Reiko lui sourit, c'était une pique doucement dissimulée. Elle décida de ne rien dire à ce sujet. Elle leva son verre et plongea son regard dans celui d'Asano.

" A votre institut. "

Elle but une petite gorgée et reposa son verre. Il était temps de passer à l'attaque. Reiko voulait tout savoir de son Directeur, mais elle ne pouvait pas le brusquer. Certains hommes étaient très discrets pour leurs affaires personnelles. Reiko l'emmena donc en douceur sur le terrain. En douceur, mais aussi avec beaucoup de charme. Elle appuya les deux coudes sur la tables et joignit ses mains. Elle pencha légèrement la tête sur le côté et lui fit des yeux charmeurs.

" Allons nous parler travail pendant tout le diner Asano-san? "

" A votre institut. "

Il fit de même qu'elle et leva son verre en la regardant dans les yeux. Puis il laissa son esprit errer quelques instants, posant son verre sur la table distraitement. Il revint à la réalité en voyant Reiko bouger. Elle semblait se mettre à l'aise et semblait-il essayait de le charmer. Ou étais-ce seulement une impression ? Tout ses gestes et surtout ses yeux laissaient penser le contraire en tout cas.

" Allons nous parler travail pendant tout le diner Asano-san? "

Il se retint de rire. Oui, effectivement, il avait pensé à cela mais ça ne devait pas être du goût de la jeune femme. Il posa ses coudes sur la table et croisa ses mains où il posa son menton, un sourire à la fois charmeur et surtout ironique.

"Vous vouliez parler d'autre chose ? Allons Reiko-san, inutile de sortir le grand jeu. Déjà, parce que j'ai du mal à sentir les "signaux" qu'envoient les femmes et parce qu'en plus, vous n'avez pas besoin de cela."

Il continua de la regarder, insensible à ce qui pouvait l'entourer, enfin à l'aise.

"Commencerons-nous par parler de famille ? Ou peut être des études ? Ou bien encore des relations sentimentales que nous avons eu ? Guidez-moi, je n'ai pas l'habitude de ce genre de choses, contrairement à vous qui semblez parfaitement habituée. En tout bien tout honneur, bien sûr."

Il se recula et leva son verre en lui faisant un clin d'œil avant de finir son verre.

"Vous vouliez parler d'autre chose ? Allons
Reiko-san, inutile de sortir le grand jeu. Déjà, parce que j'ai du mal à
sentir les "signaux" qu'envoient les femmes et parce qu'en plus, vous
n'avez pas besoin de cela."

Démasquée. Pour la discrétion elle repassera. Reiko avait du mal à cerner Asano. Il avait une attitude froide, distante, parlait parfois avec des mots crus et pourtant, il pouvait faire preuve de beaucoup de gentillesse, en la complimentant par exemple.

"Commencerons-nous par parler de famille ? Ou peut être
des études ? Ou bien encore des relations sentimentales que nous avons
eu ? Guidez-moi, je n'ai pas l'habitude de ce genre de choses,
contrairement à vous qui semblez parfaitement habituée. En tout bien
tout honneur, bien sûr."

" Dans ce genre de situation, nous parlons d'abord de notre famille, puis notre parcours professionnel, et nous finissons généralement en beauté sur nous relations sentimentales. Ne croyez que je suis habituée à ce genre de situations. Disons simplement que j'en ai vécut assez pour savoir quoi faire maintenant. Les hommes qui me tiennent compagnie me posent généralement ce genre de question dans cet ordre. Ce qui est d'ailleurs plus qu'ennuyant... "

Les hommes de compagnies, ou plutôt les chacals, comme elle les appelait, ne cessaient jamais de poser des questions sur elle lors d'un rendez-vous. Non pas qu'ils s'intéressent vraiment à elle non pas du tout, pas dans ce milieu, c'était juste pour eux une sorte de technique de drague. Comme si faire semblant de s'intéresser à la vie d'une personne pouvait réussir à plaire quelqu'un... Foutaises.

" Je suis fille unique. Mes parents sont encore ensemble, mais par simple accommodation et habitude, il ne s'aiment pas vraiment. Pour ce qui est de mes études il me semble que tout est dans mon dossier? Et niveau sentimentale... "

Reiko eut un petit rire ironique. L'amour c'était quoi? Reiko n'en avait pas la moindre idée. Et pour cause, elle n'est jamais tombée amoureuse. Reiko finit son verre et le serveur ne tarda pas à revenir, carte en main. Reiko regarda d'un œil rapide et expert la carte. Coûteux. C'était le moins que l'on puisse dire. Elle n'était pas mécontente du timing du serveur. Elle n'avait pas honte de n'être jamais tombée amoureuse. Tout ce qu'elle voyait la dessus c'était de la tristesse, des mensonges, un bonheur illusoire car égoïste! Elle préférait donc se contenter de la compagnie des hommes qui ne désiraient pas d'amour juste du plaisir. Mais pas que au niveau sexuel non. Des rendez-vous au restaurant, des ballades, tout ça suffisait au bonheur de Reiko. Vvire seule, ne vouloir de la compagnie que quand elle le désirait, c'était pour elle sa propre forme de bonheur.

" Dans ce genre de situation, nous
parlons d'abord de notre famille, puis notre parcours professionnel, et
nous finissons généralement en beauté sur nous relations sentimentales.
Ne croyez que je suis habituée à ce genre de situations. Disons
simplement que j'en ai vécut assez pour savoir quoi faire maintenant.
Les hommes qui me tiennent compagnie me posent généralement ce genre de
question dans cet ordre. Ce qui est d'ailleurs plus qu'ennuyant... "

Kato la regarda, sans dire un mot. Ce genre de situation ? Parler d'abord ? Ennuyant ? Il savait à présent pourquoi il n'avait que rarement eu ce genre de rendez-vous. Déjà, parce qu'il respectait les femmes et que ce n'était pas dans son intérêt de les amener au restaurant pour ensuite les mettre dans son lit. C'était non seulement pathétique mais c'était un manque d'égards flagrant.

" Je suis fille unique. Mes parents sont
encore ensemble, mais par simple accommodation et habitude, il ne
s'aiment pas vraiment. Pour ce qui est de mes études il me semble que
tout est dans mon dossier? Et niveau sentimentale... "

Il attendit qu'elle continue mais elle ne semblait pas vouloir le faire. Instinctivement, il sentit qu'il ne valait mieux pas commencer à parler... Exact, le serveur arriva quelques instants plus tard à peine. Était-il obligé de les déranger dans leur conversation à chaque fois ? Probablement, mais c'était agaçant. Vraiment. Il commanda le premier plat qu'il avait sous les yeux et demanda au serveur de leur ramener du vin rouge et du rosé. Il n'avait jamais goûté ni à l'un ni à l'autre, c'était donc une bonne idée.

Une fois les serveur partit, il regarda Reiko et sourit.

"Je ne savais pas lequel vous préféreriez et pour ma part, je n'ai jamais goûté ni à l'un ni à l'autre."

Il s'arrêta et amorça un geste vers sa poche. Il s'arrêta rapidement en maugréant.

"Devons-nous suivre un parcours tracé digne des rendez-vous les plus classiques ? Ou devons-nous faire semblant de nous intéresser à l'autre ? Bien que je sois tout à fait intéressé par votre vie, ça me gênerait de parler de la mienne et que vous, vous ne le soyez pas. De toute évidence, les hommes que vous avez rencontré n'ont pas fait preuve de beaucoup d'originalité, ce qui est vexant pour une femme comme vous. Vous méritez largement que l'on se donne la peine."

Il hésita quelques instants et dit :

"Une chose que j'ai eu envie de vous demander, c'est si à votre avis, lorsque vous bougez, est-ce l'odeur de votre shampoing ou de votre parfum que je sens ? Que ce soit l'un ou l'autre, c'est en tout cas une douce fragrance. J'aurais dis légèrement fruité même."

Il la regarda quelques instants et éclata de rire :

"J'espère ne pas mettre totalement discrédité à vos yeux en posant cette question saugrenue ? Je voulais juste vous montrer que nous pouvons discuter en nous disant simplement ce qui nous viens à l'esprit, et non pas en suivant un schéma classique. Tout en passant une agréable soirée."

Tout deux commandèrent leur premier plat. Reiko était curieuse de goûter la cuisine française. Pour accompagner, Asano commanda deux bouteilles de vin, une de rosé et une de rouge.

"Je ne savais pas lequel vous
préféreriez et pour ma part, je n'ai jamais goûté ni à l'un ni à
l'autre."

Un changement de sujet? Parfait, Reiko n'avait aucune envie de raconter sa vie sentimentale désastreuse, puisqu'inexistante.

" Je préfère le rosé, plus doux et fruité. Je trouve le rouge amer... Il existe également le vin blanc. Je l'apprécie beaucoup aussi. Mais chacun à des goûts différents."

"Devons-nous suivre un parcours tracé digne des
rendez-vous les plus classiques ? Ou devons-nous faire semblant de nous
intéresser à l'autre ? Bien que je sois tout à fait intéressé par votre
vie, ça me gênerait de parler de la mienne et que vous, vous ne le soyez
pas. De toute évidence, les hommes que vous avez rencontré n'ont pas
fait preuve de beaucoup d'originalité, ce qui est vexant pour une femme
comme vous. Vous méritez largement que l'on se donne la peine."

Reiko lui sourit, elle le trouvait adorable ainsi. Mais c'était une conversation assez spéciale. Une conversation basé sur le schéma d'une conversation.

"Une
chose que j'ai eu envie de vous demander, c'est si à votre avis,
lorsque vous bougez, est-ce l'odeur de votre shampoing ou de votre
parfum que je sens ? Que ce soit l'un ou l'autre, c'est en tout cas une
douce fragrance. J'aurais dis légèrement fruité même."

Reiko laissa échapper un petit rire discret. Oui, il était adorable. Sous cette carapace froide et distance, il était emplit de chaleur et de bienveillance, elle en était sûre.

"J'espère ne pas mettre totalement discrédité à vos yeux
en posant cette question saugrenue ? Je voulais juste vous montrer que
nous pouvons discuter en nous disant simplement ce qui nous viens à
l'esprit, et non pas en suivant un schéma classique. Tout en passant une agréable soirée."

Reiko ria de nouveau. Il avait raison sur toute la ligne. Il fallait simplement se laisser aller. Et ne pas faire tant de cérémonies. Elle n'était pas avec la Reine d'Angleterre tout de même! Peut etre était ce sa position de Directeur qui la rendait un peu nerveuse? Non... La raison était que c'était un homme, mais un homme différent de ceux qu'elle connaissait. Il ne lui faisait pas la cour, ne voulait pas sa compagnie lors des nuits de solitude. Ils étaient là pour parler, tout simplement mieux se connaître. Reiko se détendit complètement.

" C'est surement mon parfum... Oui c'est un fruité, j'aime beaucoup. Cela donne une impression de légèreté, de douceur mais aussi d'insouciance... Vous avez raison Asano-san. De toute évidence, nous pouvons parler tout à fait normalement. Dans ce cas, permettez moi de vous poser une question personnelle. Pouvez vous me parler un peu de vous? Je suis curieuse de savoir qui se trouve derrière cette apparence sérieuse. Vous n'êtes nullement obligé de me répondre... Et je ne cherche pas forcément à savoir votre passé bien que cela m'intéresse mais... Me parler de ce que vous aimez? Vos loisirs?"

" C'est surement mon parfum... Oui c'est
un fruité, j'aime beaucoup. Cela donne une impression de légèreté, de
douceur mais aussi d'insouciance... Vous avez raison Asano-san. De
toute évidence, nous pouvons parler tout à fait normalement. Dans ce
cas, permettez moi de vous poser une question personnelle. Pouvez vous
me parler un peu de vous? Je suis curieuse de savoir qui se trouve
derrière cette apparence sérieuse. Vous n'êtes nullement obligé de me
répondre... Et je ne cherche pas forcément à savoir votre passé bien
que cela m'intéresse mais... Me parler de ce que vous aimez? Vos
loisirs?"

Kato sourit, nullement gêné, bien au contraire.

"C'est un parfum délicat et jeune, il vous convient parfaitement. Hum... Une apparence sérieuse. Je dois reconnaître que peu de gens m'ont parlé assez longtemps pour exprimer une telle opinion. Ou alors dans ces cas là, ils disent plutôt froid. Distant. Ce genre de terme."

Il mangea quelques bouchées *Mouais...* et bu un peu de vin rouge. C'était râpeux en bouche, fort également mais étonnamment agréable. La seule comparaison qui lui venait était le café et la cigarette. Des choses qu'on appréciait avec le temps selon lui.

"Mon passé n'a rien de bien intéressant Reiko-san. Ma mère s'est suicidée lorsque j'étais jeune et je n'ai jamais vraiment connu mon père. Sincèrement, je n'ai pas été proche de mes parents et je suis vite devenu indépendant. Concernant mes loisirs... Hum... La télé peut être ? Je ne sais pas vraiment. Il y a encore peu de temps, je gagnais ma vie modestement et la fatigue qu'occasionnait mon ancien travail ne me donnait pas vraiment envie de sortir. Sinon, la cigarette est-il un passe-temps ?"

Il rigola puis continua :

"Je m'habitue progressivement à mon nouveau statut. J'ai l'impression de découvrir pleins de choses comme par exemple, les restaurants français. Mais soyez-en sûre, je ne reviendrais probablement pas."

Il se pencha et ajouta sur le ton de la confidence :

"Avez-vous remarqué qu'ils n'ont pas mis de cendrier à l'attention des clients ? Tout bonnement scandaleux."

"C'est un parfum délicat et jeune, il
vous convient parfaitement. Hum... Une apparence sérieuse. Je dois
reconnaître que peu de gens m'ont parlé assez longtemps pour exprimer
une telle opinion. Ou alors dans ces cas là, ils disent plutôt froid.
Distant. Ce genre de terme."

Reiko lui rendit son sourire. Qui d'ailleurs était franc, spontané. Ils goutèrent leur plat qui étaient arrivés. Asano ne semblait pas convaincu du sien. Reiko elle le trouvait délicieux.

"Mon passé n'a rien de bien intéressant Reiko-san. Ma
mère s'est suicidée lorsque j'étais jeune et je n'ai jamais vraiment
connu mon père. Sincèrement, je n'ai pas été proche de mes parents et je
suis vite devenu indépendant. Concernant mes loisirs... Hum... La télé
peut être ? Je ne sais pas vraiment. Il y a encore peu de temps, je
gagnais ma vie modestement et la fatigue qu'occasionnait mon ancien
travail ne me donnait pas vraiment envie de sortir. Sinon, la cigarette
est-il un passe-temps ?"

Asano avait du connaître une enfance très difficile. Peut être était ce pour ça qu'il était si distant avec les autres? Il avait du être seul durant sa jeunesse, et s'est peut être habitué? Reiko ria pour sa petite boutade sur la cigarette. Elle même ne fumait pas, ou du moins très peu. De temps en temps, elle s'offrait ce plaisir. C'était plus quand elle était de mauvaise humeur ou bien d'une humeur désespérée.

"Je m'habitue progressivement à mon nouveau statut. J'ai
l'impression de découvrir pleins de choses comme par exemple, les
restaurants français. Mais soyez-en sûre, je ne reviendrais probablement
pas."

Reiko ria de nouveau. Il savait être chaleureux et drôle. Plus le diner avançait et plus elle appréciait son nouveau patron. Elle le vit se pencher sur la table et dire d'un ton mystérieux:

"Avez-vous remarqué
qu'ils n'ont pas mis de cendrier à l'attention des clients ? Tout
bonnement scandaleux."

" Peut être que les français ne fume pas? (rire). C'est vrai que pour les fumeurs c'est très incommodant! Ils pourraient faire deux salles. "

Reiko se régalait. Elle piqua un morceau de son plat sur sa fourchette et la tendit à Asano. En toute normalité, comme si ils se connaissaient depuis très longtemps. Mais Reiko n'était pas du genre à faire des chichis. C'était peut être mal vu dans ce genre de restaurant, mais peu importait! Vu le prix, ils pouvaient se permettre ce qu'ils voulaient! Même si c'était Asano qui payait...

" Goutez, c'est délicieux. "

Elle but une longue gorgée de rosée. Cela aussi était somptueux. Elle adorait le rosé. Surtout celui là, il était fruité et frais à souhait!

" Je pense que j'ai du flair pour choisir les bons plats. Pour le dessert vous devriez demander mon avis. "

Dit elle en lui faisant un petit clin d'oeil. La soirée se passait très bien, même si le début avait été... Maladroit.

" Goutez, c'est délicieux. "

Il sourit et ouvrit la bouche pour faire plaisir à Reiko. Effectivement, c'était nettement meilleur que son plat. Kato vit le serveur, posté un peu plus loin, hausser un sourcil. Le directeur ne put s'empêcher de ricaner, pensant déjà au pourboire ridiculement symbolique qu'il laisserait à l'employé.

"Je suis plus que d'accord avec vous. Votre plat était nettement meilleur que le mien. J'en serais presque jaloux."

" Je pense que j'ai du flair pour choisir les bons plats. Pour le dessert vous devriez demander mon avis. "

Comme si cette phrase avait signalé la fin de leu plat, le serveur s'approcha prestement et débarrassa leurs assiettes. Puis il leur donna la carte des desserts. Kato remit la sienne à celle du serveur avec un léger sourire.

"Je pense que les goûts de mademoiselle en matière de cuisine sont bien meilleurs que les miens. Elle va donc choisir nos desserts."

Une fois que Reiko eut commandé, Kato recula un peu dans sa chaise et se massa le ventre.

"Je dois avouer que la cuisine française colle bien au corps. Je n'avais pas autant mangé et je dois l'admettre, aussi bien, depuis un bon moment."

Il se pencha vers Reiko.

"Mais je vous assure que s'il y a une prochaine fois, je trouverais un établissement où les serveurs sont plus aimables et les cendriers plus présents."

Il soupira de frustration et but quelques gorgées de vin.

" Oui, c'est une bonne idée. Peut être choisir un
restaurant où il y a une terrasse? Vous savez c'est pas là où les prix
sont les plus chers que c'est le meilleur. Aller dans un restaurant un
peu moins couteux est tout à fait agréable. Et puis il y aura pas
d'ambiance bourge... Une ambiance conviviale... "

"Je me suis dis que quelque chose de nouveau et d'inédit serait agréable mais je suppose que l'erreur est humaine, n'est-ce pas ?"

Il regarda Eiko dans les yeux. Le regard pétillant et ce petit sourire. Quel dommage de ne pas savoir lire dans les pensées parfois. Son univers devait être tout à fait passionnant. Tout autant que l'était le personnage tout du moins.

Une fois que son assiette fut devant ses yeux, Asano avait tout d'un coup retrouvé l'appétit. Il faut dire que cela avait l'air plus qu'appétissant. Il attrapa sa cuillère et en prit un morceau un peu trop gros. On aurait probablement dit un hamster, sûrement même. Il se dépêcha de déglutir en souriant à Reiko, gêné.

" Comment est le votre? Goutez le mien il est très léger. "

"Parfait, vraiment délicieux. Hum... Pourquoi pas ?"

Il prit un peu de son dessert. C'est vrai qu'il était bon. Encore une fois, meilleur que le sien. Étais-ce une conspiration ? Le serveur était sûrement dans le coup. Il soupira.

"Je vous proposerais bien de goûter le mien mais je crains qu'il ne soit pas à la hauteur du vôtre. Décidément, vous avez d'excellents goûts. J'en suis maintenant convaincu. Mais après, avez-vous de bons goûts pour tout ?"

Il lui fit un sourire très doux et fit un signe au serveur pour avoir l'addition.

"Eh bien, je dois reconnaître que je ne pensais pas passer une si bonne soirée. Enfin, si je pensais passer une bonne soirée mais peut être pas aussi bonne."

Il soupira encore une fois. Décidément, cela allait devenir un tic.

"Pensez-vous que ce soit de la maladresse naturelle ou tout simplement votre charme qui me laisse sans voix ?"

Il rigola.